Comment expliquer la présence sur une pelouse calcaire, milieu aride, de ces insectes que l’on imagine plutôt dans des milieux aquatiques ? Et comment expliquer une présence très majoritaire de femelles sur ce milieu particulier ?
Les Odonates pondent en milieu aquatique. Leurs larves sont aquatiques mais les adultes vivent à l’air libre. Juste après l’émergence de la larve, l’adulte doit subir une maturation avant de pouvoir se reproduire. Cette étape se passe loin de l’eau, dans les bois et prairies, et l’activité la plus importante des libellules est alors de se nourrir. Cette nourriture est constituée de petits insectes, mouches et moustiques. En chasse, les libellules peuvent aller jusqu’à 40 km/h et les demoiselles jusqu’à 10 km/h.
« Durant cette période, les individus ne restent pas près de l’eau car on y trouve des mâles sexuellement matures qui cherchent à s’accoupler avec à peu près tout ce qui vole » (voir source).
Dès que les libellules sont sexuellement matures, mâles comme femelles reviennent voler près de l’eau, souvent en retrouvant le lieu précis de leur émergence.
Les femelles ont une période de maturation très active et plus longue que celle des mâles : en effet, les femelles les plus lourdes ont un plus grand nombre d’oeufs et donc plus de succès dans la reproduction. Seules les femelles prêtes à pondre viennent près de l’eau. Entre deux périodes de ponte, elles s’éloignent à nouveau de l’eau afin de se nourrir et de produire à nouveau des oeufs, tout en fuyant les mâles très territoriaux qui restent autour des points d’eau.
Les pelouses calcaires de Lorry-Mardigny étant à la fois très riches en insectes et peu éloignées de points d’eau, il semble donc logique d’y trouver des libellules et demoiselles, avec une majorité de femelles.
Source : Philippe Goffart, Geert De Knijf, Anny Anselin, Marc Tailly, Les Libellules de Belgique : répartition, tendances et habitats, Gembloux, 2006, 398 p.
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