La commune se compose de deux agglomérations : Lorry, anciennement Lorry-devant-le-Pont (à Mousson), et Mardigny, qui correspondaient à deux seigneuries sous l’Ancien Régime, avant la Révolution. Chacune de ces seigneuries nous a laissé un château.
Des familles bourgeoises ont construit des demeures qui ont été qualifiées de château par le passé. C’est le cas de la maison Lemud à Lorry et de la maison Kuhn à Mardigny, du nom de leurs propriétaires au début du XXe siècle.
• Le château de Mardigny
• Le château de Lorry
• La maison Lemud à Lorry
• La maison Kuhn à Mardigny
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Le château de Mardigny
C’est le plus ancien des deux châteaux. C’est au départ, c’est-à-dire au début du XIVe siècle, une maison forte comme on en trouve en nombre dans le Pays messin. De cette période, demeurent les deux tours rondes, leurs douves ou fossés, et le donjon carré. La maison forte était alors un enjeu dans les conflits entre Metz et ses voisins les ducs de Lorraine.
Au XVIIe siècle, la seigneurie et le château sont achetés par Abraham Le Duchat, parlementaire protestant, qui en fait sa résidence et transforme le donjon en une élégante porte cochère.
Au XVIIIe siècle, l’ancienne maison forte devient pleinement un château résidentiel.
Ci-dessous, le château de Mardigny sur une carte postale colorisée du début du XXe siècle.
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Le château de Lorry
Le château de Lorry est construit en 1743 par Marie Laurent de Chazelles. Son fils Laurent de Chazelles, président à mortier au Parlement de Metz, président de l’Académie royale de Metz, poursuit cette œuvre. Botaniste renommé, il fait construire serres et orangerie, et aménager des jardins qui ont fait la renommée de ce château, attirant de nombreux visiteurs. Au XIXe siècle, le château reste dans la famille et passe en fin de siècle à la branche Berthelin.
Au cours de la Première Guerre mondiale, le château est occupé par des troupes allemandes et subit les détériorations diverses que l’on peut attendre de ce genre d’occupation. À la fin de la guerre, il reçoit un obus.
Après la Grande Guerre, il est certes en mauvais état mais rien apparemment ne justifiait d’abattre les trois quarts du château et les serres et orangerie. C’est pourtant ce qui se passa en 1930. Il ne reste aujourd’hui que l’aile Est.
La maison Lemud à Lorry
Cette maison est construite au cours du XIXe siècle. Elle est la propriété de la famille George de Lemud. Aimé de Lemud (1816-1887) est un peintre et graveur romantique renommé. Son frère Louis-Alphonse de Lemud a été maire de Lorry-Mardigny de 1834 à 1872. La demeure familiale était parfois appelée le château de Lemud.
Le château de Lemud était connu pour ses vins.
Émile Adam, issu d’une famille qui avait quitté Lorry pour Nancy pendant l’annexion de 1871-1918, revient dans le village de ses ancêtres et achète cette maison au début des années 1920. Il utilise les nombreuses annexes et le grand terrain à l’arrière de la maison pour des élevages divers : lapins de race et rats musqués. Puis, ayant épousé une couturière, il ouvre une bonnèterie.
Après la Seconde Guerre mondiale, cette maison devient la boulangerie Niclout, où l’on peut acheter aussi timbres et tabac. La brioche de Jean Niclout, cuite le dimanche, était très appréciée, quant aux écoliers, ils partaient en excursion avec de petits pains cuits spécialement pour eux.
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La maison Kuhn à Mardigny
La façade élégante de cette maison ne donne pas sur la rue. Elle a peu changé depuis le début du XXe siècle mais a perdu son clocheton à horloge. Les habitants de Mardigny appelaient cette maison le « petit château ».
L’abbé Kuhn qui devint curé de Lorry-Mardigny juste avant la Première Guerre mondiale vivait dans cette maison, d’où sans doute l’appellation Pfarrhaus (=presbytère) qui lui est attribuée sur cette carte postale colorisée du début de la Première Guerre mondiale. Mais le presbytère de la paroisse était à côté de l’église de Lorry. Une nièce de ce prêtre a habité cette maison jusqu’au début des années 2000.