23-24 février 2019
Une page méconnue de l’histoire de Lorry-Mardigny, village du Pays messin :
la Réforme protestante du 16e au 18e siècle
(conférences, exposition)
La Commission Patrimoine de Familles Rurales a proposé deux journées consacrées à une page d’histoire de la commune, avec quatre conférences et une exposition. Le public de ces deux journées était composé d’habitants de Lorry-Mardigny curieux de l’histoire de leur commune, de passionnés d’histoire des communes proches et de généalogistes. Malgré une météo digne du printemps, un certain nombre de personnes ont passé leurs deux après-midi en notre compagnie dans la salle des fêtes.
- Programme des 23/24 février
- Galeries photo de la manifestation
- Les intervenants
- Liens
- L’expo
- Télécharger le tract en pdf ou jpg
Programme
Samedi 23 février
- 11h : inauguration de la manifestation par le Maire de Lorry-Mardigny ; visite commentée de l’exposition
- 14h30 : Une histoire des réformés de Lorry-devant-le-Pont, dans le Pays messin des 16e-18e siècles, par Anne-Marie Dufour
- 16h : Les calvinistes de Lorry : le point de vue du généalogiste, par Jacques Carbonnet et présentation de la nouvelle édition du Livre des familles de Lorry-Mardigny, publié par le Cercle Généalogique du Pays messin, en présence du Président du Cercle.
Dimanche 24 février
- 10h-12h : visite commentée de l’exposition
- 14h : L’installation des huguenots messins à l’étranger ; le cas des huguenots de Lorry-devant-le-Pont, par Jean-Louis Calbat, généalogiste des calvinistes du Pays messin
- 16h : La famille Schuy/Shuey de Pennsylvanie (Etats-Unis) et la recherche de ses origines huguenotes, par Ralph Shuey
Conférences dans la salle des fêtes ; Exposition dans le hall d’accueil de la mairie
Galeries photo
Samedi 23, 11h : inauguration
Samedi 23, 14h30 : Une histoire de la Réforme à Lorry-devant-le-Pont, par Anne-Marie Dufour
Samedi 23, 16h00 : Les calvinistes de Lorry : le point de vue du généalogiste, par Jacques Carbonnet
Dimanche 24, 14h00 : L’installation des huguenots à l’étranger, par Jean-Louis Calbat
Dimanche 24, 16h00 : La famille Shuey de Pennsylvanie et ses origines huguenotes, par Ralph Shuey
Les intervenants :
Jacques Carbonnet : originaire de Lorry, il est très attaché à la terre de ses ancêtres. Il a entrepris de reconstituer les familles de Lorry-Mardigny à partir des registres paroissiaux et d’état civil, avec ce supplément d’âme que lui apporte la connaissance de ces anciennes familles de la commune, côtoyées durant ses vacances d’écolier et de lycéen.
Jean-Louis Calbat : il est membre fondateur du Cercle Généalogique de la Moselle en 1982 et s’est spécialisé entre autres dans la généalogie des familles réformées. Il porte un intérêt particulier au Refuge huguenot et en a parcouru une grande partie des routes européennes. Il a été l’un des acteurs de l’exposition « Huguenots, de la Moselle à Berlin, les chemins de l’exil » au Temple Neuf à Metz en 2006/2007.
Ralph Shuey : Ralph Shuey est venu spécialement de Pennsylvanie (Etats-Unis) pour nous raconter ses recherches sur les origines de sa famille. Au début du XXe siècle, son aïeul avait retrouvé le parcours de la famille Schuy/Shuey depuis le Palatinat jusqu’en Pennsylvanie. Ralph Shuey a retrouvé le berceau messin de la famille, ce qui l’a conduit jusqu’à Lorry où ses ancêtres Le Juif s’étaient convertis à la Religion réformée.
Liens :
La vie religieuse à Lorry-Mardigny du XVIe au XVIIIe siècle (A.M. Dufour)
Reconstitution des familles de Lorry-Mardigny (J. Carbonnet)
Le protestantisme en Lorraine (J.L. Calbat)
History of the Shuey family in America (D.B. Shuey)
Cercle Généalogique du Pays messin
La Réforme à Lorry devant le Pont, village du Pays messin: l’expo
Panneau 1 : Naissance de la Réforme
Au début du 16e siècle, s’exprime partout la volonté de réforme de l’Eglise catholique romaine. La question du salut des âmes est centrale. Les réformateurs souhaitent un retour aux sources du christianisme et profitent de l’essor de l’imprimerie pour diffuser leurs écrits et la Bible en langue vernaculaire. Ce mouvement de réforme aboutit à une scission entre l’Église catholique romaine et les Églises protestantes.
Panneau 2 : La Réforme à Metz au 16e siècle : du luthéranisme au calvinisme
Au 16e siècle, à Metz, « ville libre » du Saint-Empire romain germanique, dès les années 1520, une partie des élites est gagnée aux idées de la Réforme de Luther. En 1542, le réformateur Guillaume Farel y « dresse » l’église réformée de Metz. En 1552, l’armée du roi de France entre dans Metz ; les évêchés de Metz, Toul et Verdun tombent sous la protection française. Pour les réformés de Metz, c’est le début de trois décennies où alternent autorisations et interdictions du culte dans et autour de la ville.
Panneau 3 : 16e siècle, la Réforme à Lorry-devant-le-Pont : entre Metz et Pont-à-Mousson
La communauté réformée de Lorry-devant-le-Pont naît dans les années 1560 et se développe assez rapidement malgré le climat hostile aux réformés au cours de cette seconde moitié du 16e siècle. La proximité de Pont-à-Mousson, tête de pont des duchés lorrains catholiques, vaut aux réformés de Lorry de subir l’une des dernières expéditions punitives des guerres de religion en Lorraine.
Panneau 4 : Le quotidien des réformés de Lorry-devant-le-Pont
Les réformés de Lorry s’organisent très tôt : sur le plan local, les anciens sont chargés de surveiller leur bonne conduite ; il y a sans doute une école. Chaque dimanche, ils se rendent au temple de La Horgne où ils rejoignent les autres villageois. Ils se singularisent par les prénoms bibliques qu’ils donnent à leurs enfants.
Panneau 5 : Poids des réformés de Lorry au début du 17e siècle
L’importance de la communauté réformée de Lorry-devant-le-Pont peut s’apprécier en effectif au sein du village mais aussi par rapport aux autres villages réformés du Pays messin. Les calvinistes à Lorry ont d’autant plus de poids qu’ils font majoritairement partie de l’élite locale.
Panneau 6 : De la Guerre de Trente Ans à l’arrivée d’Abraham Le Duchat à Mardigny
Dans le deuxième quart du 17e siècle, l’espace lorrain est à nouveau emporté dans une guerre de religion qui déchire toute l’Europe. Dans le Pays messin, troupes ennemies ou amies font les mêmes ravages et propagent la peste.
En 1651, un membre de l’élite réformée messine, Abraham Le Duchat, achète la seigneurie de Mardigny et y introduit, bien tardivement, la Réforme.
Panneau 7 : Vers la Révocation de l’ Édit de Nantes
Le lent déclin de la communauté réformée de Lorry-devant-le-Pont commence dès les années 1650. Elle a perdu globalement le dynamisme qui l’a longtemps caractérisée et voit fondre ses effectifs. Face à elle, la Réforme catholique atteint Lorry.
Panneau 8 : De l’Édit de Fontainebleau à l’ Édit de Potsdam
La Révocation de l’Édit de Nantes est un véritable traumatisme pour la communauté réformée, d’autant qu’elle s’accompagne d’une intensification des persécutions. Aussi certains vont répondre très vite à l’invitation à l’émigration lancée par le Grand Électeur depuis Berlin.
Panneau 9 : Les derniers résistants
Plusieurs familles de Lorry, malgré l’interdiction du culte réformé, vont conserver leur foi et maintenir une présence huguenote sur plusieurs générations, sans toutefois connaître sur place l’Édit de tolérance de 1787.
Panneau 10 : L’empreinte française à Berlin
L’Édit de Potsdam de Frédéric Guillaume 1er rencontra un vif succès. On estime à 20 000 les huguenots qui s’installèrent dans le Brandebourg après 1685, leur colonie la plus nombreuse étant la ville de Berlin. Les Messins représentent plus du quart des réfugiés dans la capitale du Brandebourg. De nombreux huguenots faisaient partie de l’élite intellectuelle et économique. Ils ont exercé une forte influence culturelle dans cette ville qui va dès lors s’élever au rang de capitale.
Panneau 11 : La famille Schuy/Shuey de Lorry à la Pennsylvanie
Parmi les familles réformées qui ont quitté Lorry, une branche des Le Juif a eu un parcours étonnant, se joignant à l’émigration allemande vers le Nouveau Monde. Le nom de famille s’est progressivement transformé avec le temps et au contact de nouvelles langues : Le Juif, Juy, Schuy, Shuey.