Le souvenir le plus prégnant est celui de Monsieur KIFFEURT s’installant au piano entouré de tous ses élèves. Le maître nous apportait alors un moment de plaisir partagé et de plus cet instant annonçait à la fois la fin d’une journée de labeur et l’imminence d’un bon goûter au retour à la maison familiale.
Quand le temps le permettait les fenêtres étaient largement ouvertes et le centre du village pouvait profiter des voix égayantes entonnant Marseillaise, chant du départ et bien d’autres hymnes aux saisons, à la nature. Le plus souvent ces chants étaient appris « à l’oreille », ce qui parfois conduisait à des interprétations de langage :
….gai printemps, ta beauté nous enivre…tu nous mets le cœur et « la mâchoire » pour « l’âme en joie »….
C’est un peu grâce à cet instituteur que j’ai embrassé une carrière dans l’enseignement et j’avais espéré en entrant à l’Ecole Normale qu’on allait m’apprendre à dompter le clavier.
Mais quels merveilleux souvenirs que ces années d’école communale à 4 niveaux de 6 à 14 ans !
André, Lorry, 1948-1954