De la « drôle de guerre » à l’expulsion

Dix mois qui bouleversèrent la vie des Loreymardéniens

En septembre 1939, Lorry-Mardigny s’est vidé de sa population masculine mobilisée mais accueille tout au long de ces mois de « drôle de guerre » de nombreux soldats en cantonnement. Durant cet hiver pluvieux qui couvre de boue les rues et routes, mouvements de troupes, engins motorisés et chevaux font une animation permanente dans les villages. Derrière une apparente insouciance, l’inquiétude est présente chez les familles qui craignent pour leurs hommes, loin d’eux, mais aussi chez les soldats qui souvent découvrent cette terre lorraine. Le dimanche, le curé Picard célèbre un double service, la messe de ses paroissiens puis celle des soldats.

Arrive le 10 mai et la guerre-éclair menée par les Allemands sur le front ouest ; le 17 juin l’armée allemande fait son entrée dans Metz. Une nouvelle annexion commence, bien différente de celle qui s’est achevée 20 ans plus tôt, car menée par le régime nazi. Dès le mois d’août, certaines familles venues à Lorry depuis « l’intérieur », c’est-à-dire les départements hors Alsace-Moselle, sont expulsées et quittent Metz en train vers le sud de la France. Les autres habitants de Lorry-Mardigny font partie de ces communautés francophones jugées inassimilables par les Allemands et le Gauleiter Burckel décide de leur expulsion en novembre 1940. Ils passeront cinq années répartis dans 17 départements différents.

1941 – Trois jeunes filles de Lorry en costumes traditionnels lorrain et alsacien à Carbonne, Haute-Garonne

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