Lorry-Mardigny entre deux guerres

D’une guerre à l’autre, d’une annexion à l’autre

Le 11 novembre 1918 marque, pour Lorry-Mardigny comme pour toute l’Alsace-Moselle, la fin d’un demi-siècle d’annexion au Deuxième Reich allemand. Le retour à la France est un moment attendu mais plein de paradoxes. À Lorry-Mardigny, on a continué à parler le français ou le patois roman, mais c’est l’allemand qu’on a dû apprendre à écrire à l’école. La commune était à la frontière avec la France et les contacts sont restés nombreux avec les villages voisins meurthe-et-mosellans. Pourtant ici comme dans toute la région, on souhaite conserver les lois locales, c’est-à-dire certaines dispositions juridiques ou sociales héritées de l’annexion allemande, ou encore le régime concordataire de l’époque napoléonienne alors que dans le reste de la France on est sous le régime de la séparation des Églises et de l’État, et ceci d’autant qu’à Lorry-Mardigny est né l’abbé Ritz, directeur du journal Le Lorrain et homme politique messin en première ligne dans la défense de ce droit local.

La vie économique reprend dans un nouveau contexte : la vigne, encore dominante malgré le phylloxera, a perdu son débouché allemand et se heurte à la concurrence des autres vignobles français ; la fraise va peu à peu s’imposer.

Les travaux des champs sont encore des moments de vie collective, comme le sont toujours les veillées et les fêtes.

Les petits métiers de l’artisanat et du commerce, encore nombreux, permettent toujours de vivre en grande partie au village. Pourtant, plusieurs hommes prennent déjà tous les jours le chemin de Pagny-sur-Moselle ou de Pont-à-Mousson pour travailler en usine et plusieurs jeunes hommes vont quitter le village pour devenir fonctionnaires, gendarmes ou s’engager dans l’armée.

La population des deux villages a chuté depuis la guerre : la commune qui comptait environ 550 habitants au début du XXe siècle, n’atteint même plus les 400 habitants au début des années « 20 », donnée qui continue de baisser jusqu’à la Seconde Guerre mondiale malgré l’arrivée de plusieurs familles nombreuses à Lorry dans les années 1930.

Deux personnalités de ces années d’entre-deux-guerres : Pierre Picard, curé de Lorry-Mardigny de 1925 à 1963, et le chanoine Charles Ritz, né à Lorry en 1880, journaliste et homme politique messin, directeur du quotidien  Le Lorrain de 1921 à 1939 (Le Lorrain : écho de Metz et d’Alsace-Lorraine : quotidien mosellan fondé en 1883).

Pierre Picard et Charles Ritz

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