Un petit bilan de l’expulsion au bout de deux années

Carbonne – C’est la ville où résidaient le maire de Lorry-Mardigny, Edmond Moncelle, son instituteur Georges Kiffeurt et son curé Pierre Picard. C’est sans doute Edmond Moncelle qui a donné les informations pour la rédaction de cet article qui fait un bilan bref et partiel de la situation des réfugiés au bout de deux années d’expulsion.

L’Écho des réfugiés, 10/12/1942, BNF Gallica

CARBONNE — Les « Lorry-Mardigny ».

Nous avons publié en son temps une belle relation du voyage qu’avait fait M. l’abbé Picard chez ses paroissiens dispersés dans 13 départements différents de la zone libre. Il convient de donner quelques autres détails sur la vie de nos compatriotes de ces pittoresques villages du pays de la Basse-Seille. Six familles ont été rapatriées en Meurthe-et-Moselle, plus près du terroir. Le climat leur convient mieux certainement.

Onze habitants étaient décédés jusqu’en novembre dernier. On avait noté par contre trois mariages et onze naissances. Le moral continue d’être bon, malgré la dureté des temps présents et les rigueurs de l’hiver.

On établit le bilan suivant de la population de Lorry-Mardigny réfugiée en zone libre : 4 personnes au-dessus de 80 ans ; 28 personnes de 70 à 80 ans ; 38 de 60 à 70 ans ; 30 personnes entre 50 et 60 ans. Comme enfants de 1 à 14 ans, nous arrivons à 79.