Deux visites guidées sur la pelouse calcaire
La Commission Patrimoine de l’Association de La Côte-Familles Rurales, partenaire du Conservatoire d’Espaces Naturels de Lorraine, vous propose deux balades de découverte sur la pelouse calcaire à Lorry-Mardigny.
La participation à ces deux sorties se fera sur inscription par mail jusqu’à la veille de la sortie :![]()
Sorties figurant au calendrier du Conservatoire d’Espaces Naturels de Lorraine.
Dimanche 7 septembre 2025, 14h30
Chants et couleurs de fin d’été sur la pelouse calcaire
On dit qu’ils chantent, les criquets, sauterelles et grillons. En fait, ils stridulent, c’est-à-dire qu’ils émettent des sons par frottement de leurs élytres, entre autres pour attirer une femelle. Ils se laissent voir et entendre par les promeneurs patients et observateurs. Ces journées de fin d’été sont aussi l’occasion de découvrir les fleurs et fruits de la saison.
Compte rendu de la balade
Le ciel bleu et la chaleur étaient au rendez-vous, indispensables pour l’observation des insectes, pourtant ces derniers n’étaient pas aussi nombreux que les années passées.
Après avoir écouté des enregistrements sonores de stridulations réalisés sur cette pelouse calcaire, nous avons abordé le sentier, guettant la moindre émission sonore.
Le Grillon des bois, le plus souvent caché dans les feuilles mortes, s’est fait entendre en plusieurs endroits du sentier. Nous avons aussi entendu le Criquet mélodieux et le Criquet des jachères.
Sautant sur le sentier devant nous, nous avons vu de nombreux Œdipodes turquoise, reconnaissables à l’envol avec leurs ailes bleues, quelques Criquets italiens et d’autres petits criquets, plus difficiles à identifier à vue, sans doute une majorité de Criquets mélodieux.
Quant à la Mante religieuse, la seule que nous ayons vue avait été écrasée par un promeneur. La Mante se déplace lentement, trop pour pouvoir échapper à un promeneur inattentif.
Côté papillons, nous avons vu : plusieurs Petits Nacrés, des Argus bleus et Argus bleu-céleste, le minuscule Argus frêle, des Coliades, difficiles à identifier parmi les 3 espèces présentes sur la pelouse.
Du côté des fleurs, peu nombreuses après la canicule d’août, nous avons vu : la Gentiane ciliée ; le Cirse acaule, au ras du sol, et le Cirse laineux, l’une des plus grandes plantes herbacées de la pelouse ; la Carline commune, déjà fanée ; les ombelles blanches de la Carotte sauvage et celles plus petites du Séséli des montagnes ; le Panicaut champêtre ou chardon roland ou roulant ; la très discrète Euphraise dressée.
Du côté des arbres, nous avons vu le Saule marsault, très présent sur le site et qui se satisfait d’un milieu très sec. Nous avons observé le côté envahissant du Cornouiller sanguin. En fin de parcours le Baguenaudier était couvert de fruits, des gousses renflées.
Nous avons pu observer plusieurs sortes de galles sous les feuilles de chêne et le bédégar ou galle du Rosier. Ce mot, issu de l’arabe-persan malgré son apparence un peu rude, a une signification toute poétique : « souffle de rose ». Toutes ces galles sont provoquées par la piqûre de très petites abeilles.
Enfin la lecture du paysage devant la table d’orientation a été l’occasion de parcourir les siècles d’histoire qui ont façonné ces paysages, maintenu une pelouse par la présence de troupeaux de moutons ou modifié le relief de la côte par des constructions militaires. Et nous avons eu le plaisir de pouvoir observer, à l’horizon sud-est, le Donon et une partie de la chaîne des Vosges.
Histoire des côtes de Lorry-Mardigny
Parcours virtuel sur le sentier pédagogique
Autres animations proposées par le Conservatoire d’Espaces Naturels de Lorraine
- 07/09/2025
- Oedipode bleu turquoise
- 22/09/2022 Criquet italien
- 25/09/2011 Mante religieuse
- Arge sur Séséli
- Argus bleu céleste sur Origan
- Argus sur Carline
- Hyménoptères sur Cirse laineux
- 02/10/2023 Gentiane ciliée
- 11/08/2012 Cirse acaule
Dimanche 11 mai 2025, 10h
La pelouse calcaire à la saison des orchidées :
découverte d’un site et de sa biodiversité
Mai est le mois à ne pas manquer pour découvrir les orchidées sur la pelouse calcaire, la période pendant laquelle un grand nombre d’espèces est en pleine floraison. De nombreuses autres plantes fleurissent pendant cette même période, offrant l’occasion d’observer les insectes pollinisateurs. Cette biodiversité s’épanouit sur un coteau issu d’une longue histoire, évoquée lors de la balade.
Compte rendu de la balade
Beau temps et chaleur étaient au rendez-vous de ce dimanche.
En attendant les derniers d’entre vous, le parking a été survolé par des rapaces : un Milan noir, un Milan royal et un Faucon crécerelle. Au cours de notre balade, nous avons entendu la Fauvette à tête noire et le Pipit des arbres.
Les orchidées, vedettes du jour
Un beau cortège de ces beautés nous attendaient : l’Orchis bouc, omniprésent, comme la très discrète Grande Listère, l’Orchis militaire et l’Orchis homme-pendu, sans oublier l’Orchis pourpre. L’Orchis pyramidal commençait sa floraison tout comme l’Orchis à deux feuilles. Du côté des Ophrys, dont le labelle, l’un des trois pétales des orchidées, imite l’apparence d’un insecte, nous étions à la fin de la floraison de l’Ophrys mouche et nous avons vu quelques individus d’Ophrys bourdon.
Mais la saison des orchidées n’est pas terminée. Nous avons vu des rosettes de feuilles d’Epipactis à larges feuilles, qui fleurira fin juin, début juillet ; les hampes florales de l’an dernier, 40 cm environ, nous indiquaient la taille qu’atteindra cette orchidée à maturité. L’Ophrys abeille de taille plus modeste sera à guetter en juin, les rosettes étaient déjà présentes.
Quelques fleurs printanières de la pelouse calcaire
On ne peut manquer, du fait de leur taille, la jolie Sauge des prés ou le Sainfoin, utilisé comme plante fourragère. Mais les espaces écorchés de l’ancienne carrière de Lorry sont aussi colonisés par le modeste Hippocrépide à toupet, une fabacée aux fleurs jaunes, la Piloselle et ses capitules ressemblant beaucoup au Pissenlit ou le Thym Serpolet qui commençait à peine sa floraison. Nous avons vu l’Hellébore fétide dont les fruits sont toxiques, l’Euphorbe petit-cyprès, la Petite Pimprenelle et ses curieuses têtes globuleuses de fleurs femelles rouges au sommet et fleurs mâles. Nous avons ensuite observé l’Orobanche de la Germandrée, une plante parasite dépourvue de chlorophylle et qui fixe ses racines sur celles de sa plante hôte, la Germandrée petit-chêne, pour puiser des éléments nutritifs. Sur la pelouse ancienne, nous avons vu les tapis de Genêt ailé, et dans les endroits rocailleux, le Dompte-Venin officinal.
La spectaculaire Anémone pulsatille a marqué le premier printemps, nous en avons vu les très belles boules d’aigrettes porteuses de graines. Les petits globes bleus de la Globulaire commune étaient encore en fleurs.
Les arbres
Le Noisetier est très présent au début du sentier, comme le Saule marsault, le Cerisier de la Saint-Lucie ou le Merisier dont les fruits, à cette date, sont déjà en formation. Le Robinier faux acacia avec ses belles grappes de fleurs blanches, est originaire d’Amérique du Nord, c’est une espèce envahissante. À plusieurs reprises, nous avons également évoqué le côté envahissant du Cornouiller sanguin, qui est malgré tout ici dans son milieu naturel.
Sur le plateau on ne pouvait manquer l’Aubépine en pleine floraison ; on appelle aussi Épine blanche alors qu’on appelle Épine noire le Prunellier, très présent aussi sur le site, plus épineux et servant de refuge à plusieurs espèces d’animaux.
En fin de balade, nous avons découvert le Baguenaudier, dont les petites graines sont contenues dans des gousses enflées et translucides qui lui ont donné le surnom d’arbre à vessies.
Les papillons
Nous avons fait un point « papillons » devant le panneau qui leur est consacré : nous étions en plein pic de présence du Damier de la Succise, abondant à Lorry mais rare en Lorraine ; le petit Argus vert a attiré votre regard par sa couleur vive, tout comme l’Argus bleu céleste, mais il y a d’autres espèces de papillons bleus sur cette pelouse. Le vol plané du superbe Flambé a été remarqué par certains des visiteurs, on l’appelle aussi le Voilier blanc.
Le paysage
Nous sommes montés jusqu’à la table d’orientation. Sous le soleil de cette belle journée, nous avons pu observer un vaste paysage fait de buttes témoins, entre la vallée de la Seille et plus à l’ouest la vallée de la Moselle et son front de côtes. C’était le moment de faire un point d’histoire de cette petite région mais aussi d’observer à l’horizon sud-est la silhouette du Donon et d’une partie de la chaîne des Vosges.
Rappel : ce site naturel protégé, de propriété communale, a été classé après l’arrêt d’une carrière ouverte en 1970 pour la construction de l’A31 toute proche, carrière arrêtée en 1989. Il est protégé et distingué à plusieurs niveaux : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (1995), site Natura 2000 (2008), Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF 2012). 28 ha sont gérés par le Conservatoire d’Espaces Naturels de Lorraine depuis 1994 avec un bail emphytéotique de 99 ans. Si les activités du Conservatoire vous intéressent, vous pouvez offrir de votre temps dans des chantiers de bénévoles.
- 11/05/2025
- 11/05/2025
- Orchis bouc
- Orchis militaire
- Orchis pyramidal
- Petite Violette
- Jeune sauterelle sur Piloselle


















